Mauve musquée

Ah la mauve! Une plante remplit de douceur qui, pourtant, sait s'adapter à des conditions plutôt rudes. Originaire d'Europe et d'Asie occidentale, elle s'est largement répandue dans d'autres régions du monde grâce à son introduction par l'homme et sa capacité à tolérer diverses conditions environnementales. Elle fait partie de ses nombreuses plantes médicinales qu'on retrouve dans les prairies, les lisières des bois, les talus et les zones perturbées. Celles qui bien vite remplissent les champs en friche. Malgré sa délicatesse, sa floraison abondante d'un rose violet attire le regard au passage.

La mauve musquée fait partie des Malvacées, comme la Guimauve (Althea officinalis) qui sont reconnues comme des plantes mucilagineuses. C'est-à-dire qu'elles contiennent des mucilages, une molécule qui aime bien l'eau et qui, à son contact, gonfle pour former une sorte de gel fluide. Cette caractéristique particulièrement présente chez les Malvacées (mais aussi chez d'autres plantes comme le plantain, les fleurs de tilleul, la consoude, etc.) les rendent spéciales à utiliser dans notre cuisine et notre pharmacie naturelle.

La mauve offre une multitude de possibilités grâce aux différentes parties de la plante, toutes comestibles. Son goût est très doux et sans amertume. Les jeunes feuilles de mauve, récoltées même avec le pétiole (ou comme on dit souvent «la queue de la feuille») peuvent être cuites en sautés ou à la vapeur comme des épinards, puis intégrées à divers plats. La préparation de feuilles de mauve cuites est très courante comme recette de base pour plusieurs plats en Afrique du sud.

Par la présence des mucilages, on peut en faire un coulis ajoutées à des sauces, soupes, ou autres accompagnements pour épaissir les recettes. J'aime bien l'intégrer au smoothies, desserts et jus verts. Le fruit, encore bien vert, peut être préparé comme les boutons de marguerite, macérés et conservés dans le vinaigre ou dans l'huile avec d'autres aromates pour en faire un condiment semblable au câpres. Finalement, on peut manger les racines, tranchées et cuites à la façon des pommes de terre, ou encore mélangées au blender avec de l'eau et utilisées comme un «lait végétal» avec lequel on peut faire des milkshakes, ou de la crème glacée, riche en prébiotiques, en calcium, en magnésium, et autres nutriments essentiels.

Adoucissante et émolliente, la mauve est utilisée en herboristerie pour calmer la chaleur, donc les irritations et inflammations des muqueuses. Elle agit par contact sur les systèmes respiratoire, digestif, urinaire et tégumentaire. On peut l'utiliser par exemple en cas de d'irritations cutanées comme pansement naturel, pour calmer les gorges enflammées, la toux sèche, ou encore la bronchite et laryngite. Elle est aussi utile autant pour la constipation en humidifiant les selles, que pour les diarrhées en calmant l'inflammation du tube digestif. Il est important de comprendre que la meilleure façon d'extraire les mucilages, c'est avec l'eau. Donc en faisant des infusions chaudes ou froides de fleurs et feuilles fraiches ou séchées qu'on se sert ensuite comme applications externes, en interne comme tisane, ou encore pour en faire des sirops. La poudre réhydratée est très intéressante comme masque facial hydratant, nourrissant et adoucissant.

Que du plaisir à explorer les possibilités infinies et bienfaisantes de cette petite perle!